Les grandes étapes de sa vie civile et religieuse

 

Extraits de l’historiographie écrite par Georges RIGAULT en 1953..

 

Naissance :  6 août 1880 à Bourdonnay Moselle (annexée)

Baptême : 08 août 1880 en l’église Saint Rémi de Bourdonnay

1° communion 28 mai 1893 en l’église Saint Rémi de Bourdonnay

Confirmation : 18 mai 1896  en l’église de Saint Michel de Maizières les Vic

Départ pour Reims 2 juin 1896 , école des petits novices

Brevet élémentaire à Paris :13 novembre  1898

Enseignant : 1° poste d’enseignant des clases primaires à l’institution Saint André de Reims début décembre 1898.

 

Perd son nom civil Louis Arthur RITIMANN  et prend son nom religieux  Frère Athanase Emile et se revêt de sa tenue  tunique noire et rabat blanc  le 7 novembre 1896 à Reims  

 06 septembre 1899 : Ses premiers vœux dans la Congrégation  des Frères des Écoles Chrétiennes 

Naturalisé Français à Reims le 23 janvier 1902 devant le juge de paix du 3° canton de Reims,  il déclare que son père  Joseph RITIMANN , né le 11 août 1836 à Bourdonnay , arrondissement de Château-Salins, département de la meurthe a perdu la qualité de Français par suite du traité de Francfort , il entend lui-même le recouvrer en vertu de l’article 1 du Code Civil , et remet à l’appui de sa demande , son acte de naissance, l’acte de naissance de son père ainsi que l’acte de son grand père paternel .  Cette déclaration est enregistrée le 4 février 1902

(Cependant, la démarche peut avoir de graves conséquences : d’une part, exclusion du territoire de l’empire allemand ; d’autre part, obligation du service militaire en France. Depuis la loi anticléricale de 1889, les Frères des Écoles Chrétiennes , traités plus défavorablement que les séminaristes eux-mêmes, sont astreints à trois années de caserne, sauf cas de dispense individuelle. Pour les jeunes vocations, le péril est indéniable.)

Vœux triennaux en août 1902 à Reims.

En 1903 : diplôme  « maître en catéchisme »

En 1908 :  diplôme catéchiste du degré supérieur » 

Interdiction de porter la tenue religieuse et d’enseigner  : La loi du 5 juillet 1904 interdit aux congrégations religieuses le droit d'enseigner. Du 9 au 15 juillet 1904, 4 décrets prononcent le fermeture de 801 établissements des frères en France.

L’école de Reims s’installe à quelques kilomètres de Reims et le Frères Athanase-Emile a repris son nom   Louis-Arthur RITIMANN et porte un costume civil. Fin 1904 la Maison-Mère  doit quitter REIMS et s’installe en Belgique à LEMBECQ,-lez-Hal.

Août  1905 il est envoyé comme enseignant à HACHY en Belgique (Petit Noviciat)  et là il reprend son nom et son habit religieux.

Directeur du petit-noviciat de Sterpenich en Belgique 07 décembre 19107

Le 17 novembre 1909, il est envoyé à LEMBECQ toujours en Belgique et devient professeur au Grand Noviciat.

A partir de février 1914 il est envoyé pour quelques mois à BUGEDO en Espagne afin d » apprendre l’ Espagnol. Il a une énorme capacité à apprendre très vite les langues étrangères  

L’Assistant responsable du district , souhaite créer un noviciat apostolique  où travailleraient et prieraient des enfants de différentes nations . Un polyglotte s’imposait, il fit appel au   Frère Athanase Émile.

Exempté du service militaire, il le sera à nouveau 3 fois durant la première guerre mondiale, pour mal formation cardiaque. Son frère aîné est mort à 20 ans dans les champs, et un autre frère étant mort à 2 ans pour une même cause.

Il est nommé en septembre 1914,  durant 5 ans   directeur du Petit  Noviciat  de l’île anglaise de Guernesey à la maison dite des Vauxbelets.  Ces élèves sont français,  anglais, espagnols  et   belges . Durant les 5 années passées à Guernesey, il lira toute l’œuvre de Victor Hugo, aimera méditer sous le  chêne des États Unis d’Europe planté par Victor Hugo « le 14 juillet 1870, juste avant son retour d'exil pour marquer la continuité de sa présence dans cette île durant 15 années. »  une des citations de ce dernier était souvent reprise par le  Frère Athanase « « Rien ne peut arrêter une idée lorsque l’heure est venue »*

Durant ces quatre années de guerre, l’alimentation était rationnée (des sous marins ennemis rôdent autour de l’île) .

L’importance du sport pour le Frère Directeur : on retrouvait, à propos des jeux , mêmes exigences, avec le sourire et plus de bonhomie encore.  Ballon en hiver, croquet en été, balle au chasseur en mainte occasion, il fallait jouer vigoureusement , et sous le commandement de jeunes capitaines responsables. Le Frère Athanase Emile a « pressenti très vite ce qu’il y a d’éducatif dans les sports bien pratiqués ». ces élèves aux heures de détente sont très libres avec lui. On parlait de tout, on plaisantait, nous confie le F  C***, nous poussions l’audace à rimer de petites chansons qui le mettaient en cause. » sa canne était célèbre et les novices l’avaient baptisée « tanne-cuir » parce qu’elle s’abattait sur les dos fâcheusement voûtés ou, par mégarde, égaillés hors des rangs.

Durant les longues promenades, il manœuvrait ses 80 garçons « avec un dynamisme capable d’entraîner un régiment ». sa « formidable réserve d’activité »   avait besoin de se dépenser et se communiquait aux alentours….

Il est nommé pour 18 mois, en Irlande à Castletown   Mais qu’allait-il devenir ? Lors d’une retraite à Douvres, il s’est une fois de plus remis entre les mains de Dieu : « je me connais pauvre, faible, misérable, aveugle et nu ;

je le suis plus encore ô Jésus, à votre regard divin. Cependant, mon Maître, vous qui êtes si bon, qui m’avait gardé comme la prunelle de l’œil, inspirez moi ce que je dois faire pour procurer votre gloire ». 

 

A cette période il parle le français, l’allemand, l’anglais, l’espagnol et « 2 langues mortes ;  Latin et Grec »

Un grand chef en la maison mère de LEMBECQ,  Belgique

Le 15 novembre 1920 le Frère Assistant Anaclétus l’installe à la fois Directeur Général de la Maison-Mère et Visiteur du District formé par cet établissement et ses annexes.

« Le THF, déclarera souvent que «pour lui, il n’y a pas de vrai dimanche sans grand-messe ».

On l’entendra, en la chapelle de la Maison Mère,  chanter à voix très haute. Instinctivement, au cours d’une exécution musicale, sa main droite battra la mesure. Jamais cérémonie religieuse ne lui semblera longue et fatigante. Il sera de ceux qui « aiment la beauté de la Maison de Dieu »

En souvenir de sa jeunesse auprès des animaux de la ferme qu’exploitait son père, le dimanche après les vêpres de la Maison généralice, il ne manquera guère de se diriger, avec les Chers Frères Assistants, vers les étables, à la limite de la propriété : il aura mis dans sa poche un morceau de pain , qu’il donnera au chien du fermier… »

 

En outre, à partir du 04 août 1921, et pour dix ans  le Frère Athanase assumera le direction des Seconds-Novices : charge qui jointe à d’autres, se trouvera singulièrement lourde lorsque, le 1924 la durée du second noviciat sera portée de trois à neuf mois.

Depuis 1922, en qualité de Provincial, il a mission de contrôle dans les noviciats d’Angleterre, d’Irlande, d’Allemagne et d’Autriche

.

En avril-mai 1923 il est membre de droit du Chapitre Général .

 On le libère en décembre de la direction de la Maison-Mère de  LEMBECQ, , mais il lui faudra s’occuper des districts de Reims , de Colombie, de l’Équateur, du Venezuela et  du Pérou (en quelques semaines  il apprend le Portugais)  en plus de 4 districts précédemment citées :  d’Angleterre, d’Irlande, d’Allemagne et d’Autriche.

Moment de grande fatigue : Dans un mémoire adressé au  T-H- Frère Allais-Charles , , il exposa en même temps que l’œuvre à réaliser au Second-Noviciat, ses raisons d’en décliner la responsabilité. Le Supérieur Général lui répondit : « C’est votre intervention qui a emporté l’adhésion du Chapitre ; ce sont vos plans que nous adoptons . il y a plus de trois ans que votre action s’exerce sur nos sujets les meilleurs, avec la bénédiction divine. Vous devez poursuivre et amplifier l’ouvrage si bien commencé. Voici votre obédience…. »…« j’ai toujours été jeté dans des situations auxquelles je n’étais pas préparé », déclarait le Frère Athanase , vers la fin de sa carrière. « mais je n’ai jamais opposé de refus aux invitations et aux injonctions venus d’en haut. »

1924-1925, l’arrivée de 51 Seconds-Novices , « l’affole un peu » la plus grande partie d’entre eux sont bardés de diplômes universitaires , lui qui n’ a que le brevet du second degré et une licence en théologie , comment vat-il pouvoir gérer un groupe composé de religieux de choix : Français, Belges, Hollandais, Espagnols, Italiens Anglais, Irlandais, Allemands, Autrichiens, Tchèques et Hongrois, Canadiens, Américains du Nord, du Centre et du Sud, Africains, Asiatiques, Australiens, vingt nationalités fondues au feu de l’Évangile et de la Règle lassallienne.  (page 143)

Suite au décès  du T.H.Frère Allais-Charles, le 36 ° Chapitre Général est ouvert à la Maison-Mère de Lembecq le 07 novembre 1928,  C’est le Frère ATHANASE qui est chargé  de l’organisation en qualité de Visiteur du district de la Maison-Mère.

C’est le Frère Adrien qui est élu Supérieur Général, il faut élire 4 Frères Assistant

Le  Frère Athanase est élu Assistant (du  Très Honoré Frère Supérieur) le 11 novembre 1928,

Les dix-huit années d’Assistant qui vont s’inscrire au livre de sa vie de cet homme béni de Dieu peuvent se diviser en deux période de durées sensiblement égales. De novembre 1928 au commencement de 1938.

 

Novembre 1928,  il prend en charge le District de Reims, l’Équateur, Bogota et  Medellin (Colombie) , Panama, Le Pérou-Bolivie., puis en 1934 il prend en charge en plus les Districts de Marseille et de Nantes (mais doit céder la Colombie)

En 1931  la maison Mère est de nouveau installée à Reims

 

Son premier long voyage en Amérique Centrale et du Sud , commença  au Venezuela le 5 novembre 1931 , après deux semaines de traversée. Son périple durera 11 mois, il inspectera  successivement toutes les écoles des Frères des Écoles Chrétiennes. D’abord au Venezuela : Barquisimeto : Colegio La Salle,   Caracas : Colegio La Salle de Tienda Honda,, Caracas : Colegio La Salle de la Colina, Mérida : Colegio La Salle. Puis il part pour la Colombie et rencontrent les Directeurs des établissements du pays,   puis il se rend à PANAMA et visite l’école  LCI La Salle Collège, fondé en 1908. Puis il revient en Colombie pour un assez long temps, il va y exercer toute sa charge de Supérieur, ; direction religieuse, décisions administratives, règlements financiers, Barranquilla, Bogota, Medellin l‘accueillent successivement , lui ménagent et des soucis et des consolations Bateau, avion, automobile, chemin de fer, cheval et mulet, ce pionnier de l’apostolat ne recule devant aucun moyen de transport. Les distances sont énormes, les chemins à peine tracés, les périls de toute nature. Il entreprend de visiter chacune de ses communautés Bolivie, Équateur,  Chili, Pérou, , , en quelque lieu que ce puisse être. Il repartira en France en octobre 1932.

La plus grande difficulté de ce périple fût la traversée de la Cordière des Andes pour se rendre au Chili et au Pérou, elle se fit à dos de mulets » il fallait 3 mulets rien que pour le Frère Athanase qui mesurait 1.79m et pesait 115 kg à cette époque » « Souvent les mulets à bout de force trébuchaient à cause de leur lourde charge à porter , et de plus c’était en pleine hiver » .

 

En 1934, de nouveau en Amérique du Sud, il doit rentrer précipitamment suite à la mort prématurée du Frère Hyacinth-Maria et doit prendre en charge la haute direction des communautés de l’Europe centrale, alors bouleversées par la persécution hitlérienne, il doit remettre à un frère Visiteur les districts rémois, nantais et marseillais dont il avait la charge. Il se rendit très rapidement en Allemagne et en  Autriche,   fin de fortifier  les courages, s’attacher les âmes de ses Frères de langue germanique, organiser leurs expatriations vers le Nouveau-Monde. Le Brésil venait de lui être attribué, en sus des pays hispano-américains de son obédience Avant le déclenchement de la seconde guerre mondiale  et durant celle-ci 280 Frères Allemands et Autrichiens , Hongrois (enfin des pays de l’Axe allié aux allemands nazis)   partie de purent être expatriés en Amérique de Sud, de nombreux instituts furent créés en plus de ceux existant déjà.

On l’avait vu en Autriche dès 1934, ayant accompli en deux nuits et un  jour, un voyage de 1 300. kilomètres pour assister aux obsèques de son collègue au Régime. En Allemagne , Hitler est Chancelier depuis le 30 janvier 1933. Toute son idéologie est un anti-christianisme. Son effort

tendra -- en dépit d’un concordat machiné astucieusement -- à ruiner la foi des jeunes générations,

à enchaîner l’Église, à considérer , par d’infamants procès, les prêtres et religieux..

En 1936, il fut décidé de construire une Maison-Mère à Rome..  En 1936 cette dernière quitta Reims et  s’installa à Rome à   Casa San Giuseppe, puis à l’ emplacement  actuel  en 1937 : La  Maison Saint Jean-Baptiste de La Salle, 476 Via Aurelia, à Rome

 

A cette période il parle et écrit couramment : le français, l’allemand, l’anglais, l’espagnol, le portugais et  l’italien, le roumain, le tchèque

En 1936 il organise une conférence à KIRNACK en Forêt-Noire, afin d’étudier avec les Frères Directeurs d’Allemagne et d’Autriche les mesures à prendre afin de protéger les Frères enseignants.

Bien que l’Autriche n’ayant pas encore été envahi par les troupes nazis, il avait pris le devant.

  • ·1° essayer de maintenir le District, prévoir de suspendre le recrutement des petits novices. On n’admettra au juvénat et au noviciat que des sujets fournissant les plus sûres garanties de persévérance et de valeur religieuse. De même si les scolastiques peuvent poursuivre leurs études, on ne formera dorénavant qu’une élite restreinte. Munie de « l’abitur », elle sera capable derendre de bons services partout où l’obédience la conduira.
  • ·2° Dans l’hypothèse --à peut près certaine ---d’une interdiction d’enseigner signifiée à toutes les Congrégations religieuses, les Frères Directeurs dresseront une liste le leurs subordonnés , avec mention des noms, diplômes, langues étrangères parlées, et des pays vers lesquels se porterait la préférence de chacun.

A noter dans une autre réunion à Rome, le problème des Frères se trouvant dans des pays connaissant de grands bouleversements est aussi évoqué, un certain nombre sont déjà venus rejoindre des Institutions à Reims et en Belgique. A cette période 11 Frères et de nombreux Religieux ont déjà été massacrés en Espagne,   par les Franquistes. « aucun Frères ne dormira dans la rue… » En 1946 les chiffres de morts comme martyrs pour les Frères massacrés en Espagne durant la guerre civile sont connus 156.

Le 25 janvier 1937,  le dépouille  du Fondateur de la Congrégation des Frères des Écoles Chrétiennes  Saint Jean Baptiste de la Salle , est transféré à Rome au   cimetière communal monumental de Campo Verano.  Dans ce cimetière la communauté en même temps qu’elle faisait construire la Maison-Mère, fit construire une chapelle dans ce cimetière. C’est dans cette chapelle que repose Le Très Honoré Frère Athanase Émile à proximité du Fondateur St Jean Baptiste de la Salle.

Période de la montée en puissance du nazisme

En 1937 le Frère Visiteur des districts  d’Europe centrale, meurt subitement .Le Frère Athanase   est chargé de  ces différents distraits qui sont : l’Allemagne, l’ Autriche, la Hongrie, la Tchécoslovaquie, et leurs prolongements au-delà des Karpathes.  Ainsi le Frère Assistant du Supérieur Général  en plus du Nouveau monde, se retrouve avec une charge très lourde, dans cette période qui s’annonce incertaine, mais c’est un polyglotte et un Lorrain des anciennes « provinces annexées ».

Mais c’est l’Émoi dans les pays germaniques. Certes, on ne saurait mettre en doute l’impartialité, la charité, de l’excellent religieux. Mais peu le connaissent personnellement. Et il a, parmi les Lasalliens qui ne l’ont jamais approché, réputation, de sévérité redoutable.

L’inquiétude flotte dans l’air durant des mois, car, de novembre 1937 à février 1938, les communautés d’Europe centrale sont orphelines. 

 

1938, Il accourt dès qu’il rentre d’une tournée en Amérique du Sud et Centrale. A son arrivée il perçoit quelques réticences ; ou même , en telle ou telle localité d’Allemagne, on lui avoue franchement qu’un compatriote eût suscité plus de confiance et d’espoirs.

Mais bientôt la froideur des accueils s’atténue, se dissipe. On se sent comprit, on se sent aimé. On reçoit les mots d’ordres que réclament les douloureuse circonstances. En Autriche, l’accueil est beaucoup moins réservé, mais les Frères de ce pays ont peur  d’Hitler. Il en est de même dans les autres pays d’Europe, mais dans ces derniers il fait organiser des rencontres dans un lieu unique (pour chacun des pays ) afin de rencontrer les Directeurs des différents Instituts. Alors qu’il est en Hongrie, le 12 mars les troupes d’Hitler envahissent l’Autriche. La grande Allemagne est réalisée, depuis la Baltique jusqu’aux abords de la plaine hongroise. C’est une Allemagne païenne, que symbolise la croix gammée, diabolique caricature de la Croix de Christ. …

De retour à la Maison-Mère en avril, il rédige un rapport très détaillé et les mesures qu’il faut et faudra prendre, car dans ce rapport, il mentionne « que les troupes d’Hitler ne s’arrêteront pas là…. »

Pour l’Allemagne la situation devient dramatique, il faut agir d’urgence afin de faire exiler un maximum de Frères qui ne sont pas encore enrôlés dans l’armée, et agir immédiatement pour les Frères d’Autriche qui vont connaître eux aussi l’interdiction d’enseigner. Il en fait partir quelques uns en Hongrie et   Tchécoslovaquie,

1939, alors qu’il est en Slovaquie, le 13 mars, lors d’une réunion à Strebersdorf,   les troupes hitlériennes passent. La prudence commandait au Supérieur de ne pas s’attarder, s’il voulait regagner Rome.. (page 202).

En face de ce sombre avenir, les Chefs de l’Institut des Frères ont à se concerter. Or, chaque fois qu’une difficulté sérieuse se présente, que des mesures de sécurité ou de redressement sot à prévoir, le Supérieur Général aime faire appel au conseil et à l’énergie du  Frère Athanase Emile.

Il se rend auprès du T.H.F Frère Junien Victor,  Supérieur Général , qui est soigné dans une maison napolitaine où se dernier est soigné , malgré sa maladie il garde en main malgré la fatigue le gouvernement de sa Congrégation. Il demande au Frère Athanase de l’aider à l’expédition des affaires courantes et dans les correspondances (très nombreuses dans cette période mouvementée dans différents districts d’Europe. Toute la confiance  du Supérieur Général était acquise à l’homme d’incessant labeur et de sage jugement. Mais l’état de santé du Supérieur Général ne s’améliore pas, il doit quitter Rome pour se rendre à Paris afin d’avoir une intervention chirurgicale. Ce dernier  quitte Rome le 03 mai 1940. Le 10 c’est l’invasion de la Belgique, avant l’effroyable exode de la population française, il avait atteint Moulins, puis une voiture le conduisit à Paris.

Dans le même temps Mussolini ayant rallié ouvertement Hitler victorieux, les quatre  Assistants restés à la Maison-Mère doivent quitter Rome et le territoire italien, ils décident de l’installer à proximité de Bayonne à MAULEON Pyrénées Atlantiques.

Le Frère Athanase, se rend à Lyon, Lille St Omer et à Chambéry afin de rencontrer les Frères Directeurs, à cette période les déplacements sont rendus difficiles à cause du flot des réfugiés et des bombardements..

 

Le 15 août 1940,  le Supérieur Général rend son âme à Dieu, le Frère Athanase loin du Béarn  à cette date,  ne peut arriver à temps pour les obsèques. Il ne peut être présent lors de l’élection du Supérieur Général, mais se réjouit d’apprendre que c’est un grand ami de très longue date qui est élu : Le Frère Arsène-Casimir devient  Supérieur Général

 

Pour lui, tout spécialement,  l’époque va être lourde de souffrances et de risques.

En France : Un décret du 3 septembre 1940 abroge en grande partie les lois persécutrices de 1904, et c’est avec bonheur qu’il salue, dans les établissements français la reprise de la robe noire et du rabat.

C’est en civil qu’il retourne en Lorraine annexée en septembre 1940, pour visiter 2 instituts à Metz et 2 autres au nord de Metz. Puis il se rend chez  son ami Robert SCHUMAN , ce dernier lui donne le nom d’un « passeur, Mr Arz qui est messin » afin qu’il puisse le conduire à Bourdonnay, il souhaite aller réconforter sa famille. Il est à noter que Mr Arz, passaient de nombreux prisonniers évadés et les conduisaient à l’Institution St Joseph de Nancy. ( page 205)

Le 13 novembre 1940, sa famille est expulsée de Bourdonnay par les envahisseurs bien décidés à germanisés l’Alsace et la Lorraine. Ses 2 sœurs trouvent un refuge à Jonquières Gard, son neveu Edmond et sa famille à Vauvert. Presque tous les habitants du village trouvent refuges dans le Gard.

Ne pouvant plus se rendre en Europe Centrale, c’est par courriers qu’il transmet des directives, des mots d’encouragements .Durant cette période des centaines de lettres (selon les archives de Rome le Frère Athanase aurait écrit plus de 380 lettres et la plus part du temps dans la langue de son correspondant) .

Grâce à des Frères Autrichiens qui ne sont pas enrôlés dans l’armée de l’axe (à cause de leurs âges), il fait organiser une filière pour pouvoir faire passer en Suisse des jeunes novice pas encore  appelés au service. Une fois en Suisse, le Frère Athanase  (qui est parfois présent en Suisse), leur fait avoir des passeports de pays d’Amérique du Sud. Durant cette période environ 120 élèves ou Frères ont ainsi pu aller en Amérique.

Il se rend durant cette triste période en Syrie au Liban, en Égypte,  souhaite se rendre en ( Cochinchine), mais avec l’invasion japonaise ; il doit renoncer à ce voyage. Les Frères d’Asie par dizaine sont massacrés par les troupes japonaises. Il se rend en Angleterre, en Irlande,  en Écosse et revoit avoir plaisir d’anciens novices de Guernesey. 

Durant cette période, il se rend plusieurs fois dans la Gard rendre visites à ses proches, et fait plusieurs pèlerinage à Lourdes où des Mosellans exilés  l’aperçoivent.   

Après la deuxième guerre mondiale, quelques  Frères partis en Amérique du Sud, reviennent afin de d’ ouvrir des établissements qui avaient été détruits pour certain ou fermés par les nazis. Mais  pour la plus grande partie,  tout était à reconstruire.

Après la défaite des nazis : Le Frère Athanase demande un permis de circuler pour se rendre dans les pays d’ Europe Centrale occupée par les troupes soviétiques après la défaite des nazis. Il fait cette demande en juin 1945 mais n’obtient son permis que le 04 février 1946 au nom de RITIMAN Louis Arthur (depuis quelques années, il signait ses courriers en supprimant  un N (car il prétendait que son nom avait été germanisé durant l’annexion de 1870) *. Avec bien des difficultés il arrive par avion en Allemagne le 07 février. Pour ce district de Kirnach sur les 109  frères professeurs qui restait encore en 1939, seul une trentaine restaient (beaucoup étaient morts (au combat ou dans des camps de concentrations ou prisonniers), mais des dizaines d’établissements commencent à refaire classes mais souvent dans des conditions très précaires.

Dans le district de Vienne, les visiteurs ont une grande surprise, les écoles ont reprises et les élèves sont nombreux.les établissements ont moins soufferts des bombardements. Puis il se rend  à Linz, pour faire 170 kilomètres entre Vienne et Linz   « nous avons mis vingt-deux heures, les Russes nous ont tenu  cinq heures à leur ligne de démarcation pour le contrôle… ». Il se rend visiter les Instituts de Vienne, Innsbruck, a Linz de nouveau les soldats soviétiques le font de nouveau attendre de longues heures .Il ne peut se rendre en Pologne, Hongrie, Roumanie, les armées russes barraient le passage.. Il arrive alors à Prague, là aussi des établissements ont rouverts.  

Il regagna MAULEON  le 14 mars et le 17 donna une conférence à la Maison Généralice ( qui se trouvait toujours dans le Béarn)  sur ce qu’il avait vu dans les quelques pays qu’il venaient de visiter.

 se débrouille assez bien en Hongrois,  Tchèques Arabe et Vietnamien

 

L’élection du 19 mai 1946

Durant ces dix-huit années de Frère Assistant, il visita toutes les institutions dont il avait la charge.  Un certain nombres à plusieurs reprises.

Dans la circulaire d’indiction, du 08 octobre 1945 le T.H.F Arèse-Casimir Supérieur Général constatait que bien des cœurs et des esprits avaient pu être troublés par le spectacle des bouleversements mondiaux, par les discordes entre les nations par la propagande de l’erreur et de l’apparence du triomphe du mal. Un travail de resserrement familial, de clarification intellectuelle, de redressement spirituel, s’imposait. Pour en fixer les principes, pour en amorcer les préludes, il était surtout urgent de tenir solennelles assises de la Congrégation.  Mais cela représentait des difficultés, il fallait pouvoir réunir plus de cent religieux, dispersés sur le globe, et  avec les difficultés de transports, maritimes, terrestres et aériens au lendemain d’un conflit mondial qui avait tout déstructuré. La Maison-Mère  à Rome avait servit d’hôpital aux armées belligérantes,  elle réclamait une remise en état. Grâce à l’intervention du Vatican, au soutien du  ravitaillement des Frères d’Amérique, et la restauration du réaménagement immobilier par les « anciens, et les nouveaux Romains », encadrant des équipes d’ouvriers civils. Mais pour pouvoir faire effectuer ces travaux , deux Assistants sont venus à Rome  Le Frère Athanase-Emile et le Frère Zacharias, pour veiller aux travaux.

Déjà en 1936, lors de transfert de Reims à Via Aurélia à Rome, avec 2 autres Assistants,  ils avaient

assurés  la surveillance des travaux .

13 mai 1945,  arrivant  de Paris par avion, ce fut pour la communauté un joyeux étonnement.

Dix ans plus tard, il reprenait--avec le même enthousiasme, cette mission de bon intendant, chargé « de nettoyer et d’orner » la demeure. Le T.H.T Arsène-Casimir Supérieur Général ayant annoncé sa demande de retrait,( il avait quatre vingt ans et de graves problèmes de santé. …)

Le 15 mai 1946, 112 Capitulants sur 117 députés élus ou membres de droit sont présents.(  3 arriveront le 2 juin retardés par des questions de passeports et de visas diplomatiques) .

Différentes messes sont célébrées par des Cardinaux.  L’élection est fixée au dimanche 19 mai 1946.

Hors de ces murs interdits aux profanes, la Maison Généraliste se tient dans la prière, le silence et l’attente. A11 heures, elle apprend que le résultat est acquis. Les Capitulants vont descendre l’escalier de marbre pour conduire l’Élu à la chapelle.

Les voici en long cortège, chantant le Benedictus. Au sommet des marches après ces deux lignes de rabats blancs et de manteaux à manches flottantes, sous le soleil du printemps italien, paraît le nouveau Chef de l’Institut : grave et calme, d’une grandeur et d’une force dont la majesté naturelle demeure empreinte de simplicité, de bonté et de modestie, le Très Honoré Frère Athanase Émile

Son vénérable prédécesseur, le Frère Vicaire Général Arèse-Casimir  a , tout à l’heure , agenouillé ses quatre-vingt quatre ans   pour baiser la main qui gouvernera la Congrégation. Cet hommage d’obédience s’accompagna de la remise du Livre des Règles. Le sceau de l’Institut fut, en même temps, confié au gardien des traditions lasalliennes.

Entre le Te Deum d’actions de grâces et l’Ecce quam bonum de l’allégresse fraternelle, Mgr RIUS,, aumônier de la Maison, donne la bénédiction du très Saint Sacrement, puis à 12 h30 dit une messe, suivit avec ferveur. 
Le 24 mai, seront désignés les membres du Régime ; et le 25 mai le C.F. Assistant Denis aux termes d’une nouvelle constitution, le titre et la charge de Vicaire général.

En ouvrant les voies du Chapitre de 1946, le Frère Athanase-Emile avait préparé sans y songer, sa propre intronisation. Dans une lettre adressée le 23 mars à l’un de ses correspondants d’Amérique, il manifestait l’espoir , nous l’avons  de repartir pour une tournée dans ses districts du Pérou et du Brésil

Le 28 mai le Supérieur général et les membres du Régime sont reçus par la Pape Pie XII. (Il est à noter que le Pape connaissait le Frère Athanase pour l’avoir reçu à différentes reprise avec d’autres Frères Supérieur Général)*

Une des premières décisions du Supérieur est de reconstitué et de renforcer les rangs dans les pays ayant le plus souffert durant ces dix années de conflit. 

  • ·156 Frèresassassinés en Espagne
  • ·Sur les champs de bataille de France, d’Afrique d’Allemagne, 73 frères, officiers, soldats sont tombés, 182 ont été fait prisonniers, ceux pris par les Russes ne sont pas encore revenus, 106 Frères ontété déportés.par les nazis.
  • ·Les bombardements ont fait, dans l’Institut 27 victimes
  • ·Au niveau des territoire occupé par les japonais 24 Frères ont été immolés, 297 ont été fait prisonniers, beaucoup ne sont pas encore rentrés.

Un bilan terrible qui donne plus de 850 victimes dans les rangs des Frères des Écoles Chrétiennes du monde.

A noter il en est certainement identiques   pour d’autres Ordres Religieux.*

Si l’Europe occidentale recouvre une relative sécurité, tous les pays situé au-delà du « rideau de fer » voient le catholicisme pourchassé par Staline et ses satellites. « Nous recevons, par voie indirecte,  des nouvelles alarmantes de nos Frères, écrit un Frère assistant chargé  de l’Europe Centrale, ils ne peuvent plus enseigner, leurs biens sont saisis, s’ils ne rentrent pas  dans la rang, ils sont déportés en Sibérie».

Les premiers mois de son Généralat, se déroulèrent  disons de manière plus administrative avec de très nombreux  échanges par courriers et entretien avec les Frères Visiteurs qui venait faire des comptes rendus sur leurs districts dont ils avaient la charge. Les écoles en Amérique du Sud et centrale s’étaient considérablement augmentés avec la création de nombreux nouveaux Instituts et un nombre très croissant d’élèves et de novices. Il y avait une légère progression aux États Unis et au Canada.

 

Les nouvelles au niveau de l’Asie était moins bonnes : le conflit avait fait des dégâts considérables au niveau des Instituts, mais certain avaient ré-ouvert.

En Afrique ; les instituts avaient augmenté en nombre surtout au Maroc.

Au Proche Orient : seul c’était développé l’Égypte et le Liban. 

Dans les jours qui suivirent sa nomination il reçoit de nombreuses lettres, il est impossible de les  noter  (en voilà 2 d’Abbés « entre autre  … ») Mais les lettres de félicitions furent très nombreuses.

  • ·de l’Abbé Eugène GARTISER , curé de la paroisse de Bourdonnay , dont les lignes touchèrent le cœur du religieux à sa petitepatrie :Après avoir dit au Très Honoré Frère la fiertéque le village natal et la paroisse ressentent de compter parmi leurs fils élu de la Congrégation lassalienne, le prêtre ajoute « Pour que mes vœux ne soient pas vains, flatus vocis, acceptez que mes prières et, de temps à autre, une sainte messe, célébrée à vos intentions, vous soutienne dans votre dur labeur. »
  • ·de Mr L’abbé Venance CORBEL,aumônier des Frères d’Annecy, souligne plus encore la difficulté des entreprises spirituelles en des jours furieusement orageux, mais affirmeaussitôt ses surnaturelles espérances : « Votre chargeest très lourde dans le désarroi universel… Cependant, l’œuvre à laquelle vous présidez dorénavant est si belle, si bonne, si capitale, elle est si prometteuse de déchristianisation et de paix, et elle reste si visiblement voulue et bénie par Dieu que vous ne pouvez l’assumer qu’avec une totale confiance. ».
  • ·Il reçoit une très longue de félicitation de son ami Robert SCHUMAN, alors ministre des Finances, il viendra 2 semaines après le rencontrer à la Maison-Mère.*

Dans la partie spiritualité du généralat :  Il est impossible de tout retranscrire. Mais cependant   passages , nous montrent l’immense tâche accomplie.*

  • ·La vie de l’éminent Lasallien ne cesse de s’imprégner de piété. Selon des confidences recueillies par un intime, le Supérieur, dès le réveil, formule ces petites bénédictions liturgiques qu’il connaît, et goûte vivement, depuis son noviciat.
  • ·Quand il est présent à la Maison-Mère, il se hâte de descendre à la chapelle (en principe avant 6 hrs) , pour le temps d’un chemin de croix avant la prière du matin. L’arrêt devant chaque station commence par une génuflexion profonde et ne s’achève pas sans méditation sérieuse.Mais le chemin de croix matinal, lui sera interdit à partir de décembre1950, après une crise cardiaque : le médecin a conseillé de ne pas abréger le temps de repos. Mais come en plus il a, en outreprescrit des moments de chaise longue, le Supérieur les emploi à réciter le Rosaire.. (extrait de sa biographie)

Le 24 juin   1946, il visite durant quelques jours des Instituts en Italie. Pour la plus grande partie il n’y était jamais allé, étant donné que durant son long apostolat  il n’avait jamais eu  en charge de districts d’Italie.

Mais,  une bonne nouvelle arrive d’Espagne ;  « l’autorisation de la réouverture des Instituts ».

En septembre 1946 alors qu’il effectue une tournée en France et en Belgique.(en tout 23 Instituts seront visités . En Belgique il est reçu par le 1° ministre Camille Huysmans, la conversation se fait en Néerlandais et dure quarante cinq minutes. Le premier ministre Belge s’engage à financer la reconstruction d’une partie des bâtiments  de l’Institut de LEMBECQ, qui a été en partie démolie durant la guerre., ainsi que pour 2 autres Instituts.

C’est à Reims,  là où se trouvait l’ancienne  Maison-Mère célèbre  lors de sa venue,  qu’est fêté  son cinquantenaire de vie religieuse de son ancien novice. (Plusieurs membres de sa famille avaient été conviés)* . Une grand messe est célébrée en cette honneur dans la belle chapelle de l’Institut , avec les orgues et la magnifique chorale des frères, le Supérieur a été très ému…

Fin 1946, il se rend à Marseille, Béziers, Perpignan, Hyères, etc.

Année 1947 :

Voyage au-delà des Pyrénées  (26 janvier au 14 février 1947), est de nature à prévenir ou à dissiper des préventions. En qualité de Supérieur Général, c’est sa première grande tournée dans ce pays afin de se rendre compte de l’état des  Instituts. Il  les avaient tous visités lorsqu’il était Frère Visiteur. Avant la période de Franco il y avait plus de 60 Instituts dans ce pays.

Aussi, le Supérieur Général a-t-il volontiers accepté de s’entretenir avec le Chef de l’État espagnol . L’audience a lieu au palais du Pardo à proximité de MADRID , le 12 février, d’après l’agenda, des vues sont échangées pendant trente minutes sur la défaite de la Franc-Maçonnerie, la menace persistante du communisme, l’intense labeur d’éducation qu’il faut assumer. « Homme simple, idées claires », se contente d’ajouter  l’interlocuteur du général Franco. Il se retire, bien certain de la faveur que la Congrégation rencontrera dans les sphères gouvernementales, pour distribuer l’enseignement chrétien.  Ce voyage pour le Supérieur Général fut un triomphe, d’un accueil très chaleureux, malheureusement beaucoup de Frères qu’ils avaient connus avant ces événements tragiques n’étaient plus là. .

Puis une tournée en France du 13 avril au 10 mai, d’abord Lausanne, halte à  Notre Dame d’Athis, au pensionnat de Passy-Brétigny, à Moulins, Thuret, le Puy, Breuil-sur-Couze, Briuode, Langeac, le 3avril il est à Saugues ville natale du fondateur de la Congrégation.  Puis Saint Etienne, Lyon, Toulouse, Mauléon, pèlerinage à Lourdes  (le 05 mai)

Il passera 2 jours pour revoir sa famille (1 jour  à proximité de Metz l’autre journée à Bourdonnay).*

Le 27 juin en route pour la Palestine : Lydda, Jérusalem (le 17 Communion au Calvaire, mélange de tristesse et de consolation, chemin de croix, impressionnant, plein de fatigue  (il fera une grande partie à genou) Le 28, route à travers la Terre-Sainte, évocation émouvante des souvenirs de l’Ancien et Testament et de l’Évangile. « on voit Naïm, Endor, Gelboé, …au retour Cana, rude montée vers Nazareth…La Samarie et le puits de Jacob. ..» Visite complète de la ville de Jérusalem, durant ce séjour tous les Instituts sont visités , le 30 juin, Bethléem , puis le 09 juillet Beyrouth avec grand messe dans tous les Instituts visités (très nombreux au Liban à cette époque). Puis L’Orient-Expresse, direction Constantinople (avec beaucoup de courage les Frères essayent de maintenir ouverts les Instituts. Puis Smyre, Sofia. La Bulgarie, où Dimitroff est en train d’accueillir le maréchal Tito, ne tardera pas à se fermer à toute influence catholique.

 

Année 1948 :

            Les triomphes,  vont crescendo. En 1948, les Frères des États-Unis célébreront le centenaire de leur commencements à Rome. Le Frère Bénilde sera béatifié le 4 avril 1948. (Le Frère Bénilde est né à Thuret Puy de Dôme le 14 juin 1805  , il est mort à Saugues le 13 août 1862   . Sa  citation ; «  Sans la foi, ce serait un rude métier que le nôtre. Mais tout change avec la foi ». Donc le Supérieur Général est chargé par le Pape Pie XII d’organiser la cérémonie.

Une semaine, après le triduum, le Supérieur Général s’embarque sur le Queen-Mary . Le programme comporte des visites aux cinq districts des États-Unis : New-York, Baltimore, Saint-Louis, Santa Fe, New-Orléans-- puis au Canada, à Cuba et au Mexique.

Le gouvernement français s’étant, bien légitimement, intéressé aux résultats moraux de cette présence Lasallienne en Amérique, des pages furent adressées à Rome au Président Robert SCHUMAN (alors Président du Conseil)  qui donnent à grands traits la physionomie de événements.   Ce dernier assistera à la cérémonie du centenaire (et en profitera pour s’isoler 2 jours avec son ami le Supérieur Général)

« Toutes les autorités, ecclésiastiques, universitaires et civiles, dit ce compte rendu, voulurent s’associer à la célébration du centenaire ». Le Président TRUMANN y marqua son adhésion par deux lettres et se fit représenter par son Chef de cabinet de la Maison-Blanche Mr Gerald  FORD (qui deviendra à son tour président 25 ans plus tard)

Mr KENNEDY, maire de Chicago, et son conseil municipal décidèrent comme date pour la cérémonie du centenaire soit faire le 02 juillet. Le Président TRUMANN décide que le 02 juillet serait officiellement la « journée des Frères des Écoles Chrétiennes ».  Ce qui est toujours le cas aujourd’hui encore.

Lors de cette célébration étaient présents : Le Maire de Chicago (qui fit les éloges des Frères (il était lui-même un de leurs anciens élèves). Le gouverneur de l’État Mr GREEN (un protestant) , déclara que les Frères rendaient à la société un immense service parce qu’ils instruisent tous les enfants et jeunes gens, sans distinction de religion, ni de race. Mr Gérald FORD (qui sera Président des États-Unis 1994/1997)*,  lu une lettre du Président TRUMANN, qui était  dans les mêmes termes..

Puis le Supérieur Général fit un long discours dans un anglais parfait et remercia la ville et les États-Unis d’avoir permis cette forte extension des Instituts dans ce pays.. Il remercia aussi pour les aides financière pour la reconstruction de certains Instituts détruit en Europe lors du conflit qui vient de se terminer….

Dans toutes les autres villes visitées, ce caractère de gratitude fut pareillement accentué.

« les Universités de New-York (Manhattan), de Philadelphie (La Salle), de Winona (St Mary) --et au Canada , l’Université Laval, de Québec, ---décernèrent des titres de docteur honoris causa  au Supérieur Général».

Quant aux autorités religieuses, leurs égards de bienveillance surpassèrent, les hommages  

Il serait trop long d’énumérer cette très longue tournée aux États-Unis et au Canada, de même pour le Mexique. Mais tout de même j’apporte un témoignage du Frère Visiteur des Districts d’Amérique du Nord : le F. Merry-Alphonse qui l’accompagna durant tout son séjour (à l’exception des 3 jours qu’il passa avec R SCHUMAN) « Il arriva fréquemment que le programme fût très chargé. Plus d’une fois, mes rendant auprès du très Honoré pour le prier de répondre aux exigences de l’ordre du jour, je trouvai soit rédigeant son journal de route, soit à genou en train de prier. M’excusant, alors, je lui disais timidement : « mon Très Honoré Frère, c’est déjà l’heure… »

--« Très bien, répliquait-il. Encore une fois, soyons aimables ! Nous ne le serons jamais trop pour ces Chers Frères qui témoignent tant d’amour à l’Institut en la personne du Frère Supérieur. » Plus tard sur son journal le Très Honoré écrit le 29 avril «Ils me font l’impression de vivre réellement de la vie du Saint Fondateur »

Canada 27 mai au 21 juin, nombreuses manifestations de piété filiale, les éland de respectueuses et chaleureuse sympathie. A Québec, il est reçu par le premier ministre Mr Maurice Duplessis, la rencontre dure une heure, même éloge envers les Frères Enseignants qu’aux États-Unis. Il revoit de ces anciens élèves de Lembecq et de l’île de Guernesey (il en été de même aux États-Unis , également à Cuba et au Mexique).

C’est aux Cubains et aux Mexicains que le Très Honoré apporte, en dernier lieu, ses encouragements.

Ses fils de langue espagnole lui rendront les mêmes honneurs et l’assureront de la même obéissance que ses fils de langue  anglaise et de langue  française.

« ma visite à la Havane a été bénie de Dieu, mandera-t-il au C F. Assistant Antonio-Maria ; il me semble y avoir trouvé de grands sympathies. »Le Président de la République Carlos PRIO lui a parlé longuement de l’influence heureuse des Lasalliens, il s’est félicité de voir quelques-uns de leurs  anciens élèves aux premiers plans du pays. Son éminence le cardinal Artegea y Betancourta dit, que lui-même considérait les Frères des Écoles Chrétiennes « comme les instruments de la régénération spirituelle de l’île ».

Retour à la Maison-Mère le 26 juillet. L’année se termine par de nombreuses visites à  des Instituts d’Europe, et par beaucoup d’échanges de courriers et de travail administratifs. Plusieurs retraites sont organisées. 

En  octobre 1948,  lors d’un séjour à Bourdonnay, il ramena à la Paroisse une relique de Saint Rémi (patron de la paroisse) et de la Sainte Croix (ces reliques se trouvent toujours à Bourdonnay).  A cette occasion une grande messe fut concélébrée dans l’église provisoire de Bourdonnay, c’est l’ Évêque de Metz Monseigneur Joseph-Jean Heintz qui concélébra la messe., le dimanche 17 octobre  . Il passera plusieurs jours dans son village natal auprès de sa famille et rappellera notamment à des membres de sa famille faisant partie du conseil municipal, l’engagement de la commune, suite aux différents testaments du « bon baron ». puis avant de rentrer à Rome, il séjournera 2 jours à Ban Saint Martin et « s’isolera une nouvelle  fois »  2 jours à Scy-Chazelles, dans la maison de son ami R SCHUMAN. Des notes sur son carnet relate une grande partie de leurs discussions elles se trouvent aux archives Lasallienne de Rome. Ces notes parlent beaucoup du besoin de construire une Europe unie,(sans la Grande Bretagne)  elles parlent aussi de nombreuses prières faites par les 2 amis… . .   Puis il  rejoindra Rome par le train. *

 

Année 1949

Le quatrième millésime du Généralat  fut marqué par un nouveau triduum en l’honneur du Bienheureux Bénilde--cette fois à la chapelle Aurélia--par le passage en la Maison-Mère de la statue de Notre Dame de Fatima, regagnant le Portugal.

 Puis il entreprend une tournée  longue en Afrique Centrale, en Afrique du Sud et à Madagascar. Il visite de  nombreux Instituts, mais les déplacements en train sont longs et fatiguant . Il passe en Côte d’Ivoire,  ; bénin, Cameroun TCHAD rejoint  en bateau Madagascar . Puis de nouveau par bateau rejoint  l’Afrique du Sud , arrivée à Johannesburg, il visite plusieurs Instituts,, mais très fatigué par ce long périple, . il doit se résoudre de pas terminer sa tournée d’Afrique et  rentre à Rome par avion . (plus de 5600 km ont été parcourus  sur terre africaine et Malgache durant ce périple).

Les 28 et 29 mai, il est honoré au milieu des Lasalliens français au fête du centenaire à l’Institut Godefroy de Bouillon à Clermont-Ferrand.

 Congrès de l’Union des Frères enseignants à Paris 

Le 15 juillet -Mr Robert SCHUMAN, ministre des Affaires Étrangères, venait aux Francs-Bourgeois, (lycée Lasallien de Paris 4° arrondissement) décorer de la croix de chevalier de la Légion d’Honneur son compatriote, coreligionnaire  et ami lorrain, Louis-Arthur RITIMANN, Frère Athanase Emile. Lorsqu’il donna l’accolade au bon français, toute la salle debout l’applaudir longuement. 

Robert SCHUMAN fit un long discours : « Au nom du président de la République….j’ai l’honneur de remettre cette haute distinction à mon ami de toujours, , homme bien méritant de sa patrie parce qu’artisan dévoué et désintéressé de la civilisation… » A noter, la dernière fois qu’il verra son ami avant son décès on octobre de cette même année ) 

Année 1950.

Le 06 janvier il offre au Saint Père le trésor spirituel massé pendant la neuvaine de l’Immaculée Conception, parles 414 000 élèves de l’Institut, afin de répondre aux intentions du Pape et d’attirer bénédictions divines du globe terrestre.

Puis le Supérieur Général se rend en Afrique , en commençant la tournée par l’Algérie, puis le Maroc, repasse par l’Algérie et termine par la Tunisie.  A Rabat il est reçu par le général JuiN, Résident de France auprès du Sultan., « ce dernier l’interroge sur   les œuvres de la Congrégation, montre par ses réflexions qu’il connaît bien les Frères et que sa sympathie leur est acquise ».

Retour de ce voyage le 15 février.

Au mois d’avril il à Dijon pour fêter le centenaire du pensionnat St Joseph.

En mai , retraite spirituelle dans un monastère en Italie, et ensuite, travaux  administratifs, et échanges  de nombreux courriers.

Le 15 mai 1950, le Pape proclame St Jean Baptiste de La Salle « patron spécial de tous les maîtres de la jeunesse »

En juin, il se rend en Grande-Bretagne et en Irlande. En Angleterre il est reçu dans de très nombreux établissement et fait 2 conférences , il visite l’Écosse et plusieurs Instituts .

En Écosse , il a un accueil « royal » le Cardinal CAMPBELL lui dit dans un discours : « Vous êtes venu, vous avez vu, vous nous avez conquis »,

En Irlande à Dublin, il est reçu en audience  par le Président de la république M. KELLY et son premier ministre. À BELFAST , il obtient le plus éclatant succès en déclarant dans son discours toujours en anglais  : « Pour moi, il n’y a qu’une seule Irlande ! »

Au mois d’octobre,  il vient passer quelques jours dans sa famille en Lorraine.*

 

Année 1951

21 mai  1951 : Commémoration du tricentenaire du Fondateur de la Congrégation des Frères des Écoles Chrétiennes : Saint Jean Baptiste de La Salle. (canonisé le 24 mai 1900 par le Pape Léon XIII)

Dès le 28 novembre 1946, le C. Frère François de Sales avait été chargé de préparer cette cérémonie, rien de devait être laissé à l’improvisation, cette cérémonie se déroula dans un très grand recueillement, et de très nombreuses cérémonies.

Au soir du 21 mai , les reliques ont été transportées de la Maison-Mère en l’église de Gesù., les messes, les panégyrique, les saluts du Très Saint Sacrement se sont succédé. Le 24 mai , dernier jour du triduum, la châsse (contenant les reliques) est ramenée processionnellement sur un long trajet  la  Via Aurélia.(adresse de la Maison-Mère).

Les fêtes de 1951 répondent assez largement .aux vœux du Supérieur Général. Elles devront d’ailleurs, à son prestige personnel une part de leur éclat.

Puis il part pour une grande tournée de France : A Nantes et à Angers, puis lors de la magnifique « trilogie », Reims-Paris-Rouen, à Metz enfin, le Chef de la Congrégation lasallienne se montre spontanément à la hauteur des circonstances.. Sa puissante silhouette s’encadre dans le décor de las cathédrales et des hôtels de ville, s’affirme en haut relief dans les profils des hommes d’Église et des hommes d’État. Ses répartis, ses discours, ont tout le tact, toute la précision, toute la chaleur, tout l’esprit, toute l’élévation, que l’on peut attendre d’un Religieux à la fois très modeste et très conscient de son rôle, très informé et très prudent, très charitable et très fin connaisseur de l’âme humaine et empli de la présence de Dieu.

A Rouen, lorsque avec le ministre Jean Letourneau (Ministre d'État chargé des Relations avec les États associés)  il dépose une gerbe au pied de la statue de saint Jean Baptiste de la Salle, place Saint Clément , le geste simultané de ces deux bons français, de ces deux catholiques --l’un héritier de la doctrine du saint Éducateur, l’autre, représentant  le gouvernement républicain-- revêt aux yeux de l’assistance valeur de symbole..

A Metz, le Lorrain laisse parler son cœur. Sans oublier le tribut d’éloges qui est dû au Champenois héroïque et génial créateur de l’enseignement moderne, il célèbre le pays messin, « terre de beauté, de fidélité » ; il confesse ses personnelles nostalgies d’avant 1914, de l’époque où une dure frontière

Le séparait de sa famille, de ses souvenirs d’enfance ; il dit les valeurs de frères à l’école Saint Vincent, au pensionnat Beauregard transplanté à Longuyon , il salue la mémoire des évêques, des prêtres, des soldats, des magistrats, qui ont lié les destins de la lorraine à ceux de la France.

Puis il se rend en Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, et visite de nombreux établissements.

C’est avec plaisir qu’il voit l’Institut de Bastogne, démolit durant le dernier conflit , reconstruit presque entièrement (seul un bâtiment n’est pas terminé).  

Puis rentre à Rome, pour une importante réunion des Membres du Régime..

   

L’année Lasallienne s’était close le 21 novembre 1951 par de nombreuses cérémonies religieuses.

Année 1952

Dans les mois qui vont précéder la dernière maladie et la mort.--et qui s’ouvre par un pèlerinage à  Notre Dame de Lorette ---l’affection du Très Honoré Frère pour des contrées particulièrement fidèles et cette inflexible volonté qui domine les lassitudes de l’âge, les défaillances d’une santé déjà plus que compromise, valent à la Bretagne et à l’Espagne les ultimes regard du Chef de l’Institut.

Le Très Honoré Frère Athanase-Émile nous fait l’honneur de visiter nos œuvres ; nous gardons comme un pieux souvenir l’impression profonde que produisit partout le vénéré Frère Supérieur, pourtant accablé de fatigue et à quelques mois de sa mort, consacrant à la Bretagne les dernières forces d’un fécond généralat.

« La semaine --du 3 au 8 mai-- fut très chargée. Le Très Honoré Frère parcourut , en six jours, plus de mille kilomètres, visita vingt centre scolaires, répondit à une trentaine de discours… page 351

Le dimanche 4 mai 1952, le Likès accueillait le Très Honoré Frère Athanase-Emile, Supérieur Général des Frères des Écoles chrétiennes. Accompagné de Son Excellence Monseigneur Fauvel,  Évêque de Quimper et de Léon, il allait inaugurer 3 grands équipements. Dans son discours, M. Jean Marchalot, Président de l’Amicale des anciens élèves de l’Institut  Likès de Quimper  déclarait : « Au cours de son existence, le Likès a connu bien des vicissitudes, a subi bien des agrandissements et des transformations, et cette évolution constante est un signe évident de sa vitalité et de sa volonté de toujours se mettre mieux et davantage au service des familles, des enfants et au service de l’Idéal de l’Institut.

Le C.F. Clodoald, Visiteur du district de Quimper, a évoqué, en termes vibrants, le passage de son Supérieur dans les départements bretons : « ce fut, dit-il, une course triomphale, avec les fatigues, les joies et les grâces des antiques pèlerinages de nos pères. Les évêques de nos trois diocèses tinrent à honneur  de s’entretenir avec leur hôte illustre. Les pasteurs des paroisses, les magistrats municipaux, les amicalistes des écoles participèrent aux réceptions. Le Frère Supérieur général fut officiellement accueilli dans les hôtels de ville de quimper, Brest, Dinard, vannes (pour ne parler ici que des cités principales). Les cloches de maintes églises sonnaient à toute volée pour annoncer l’arrivée du Chef de la Grande Congrégation enseignante. Six mille élèves des Lasalliens bretons l’acclamèrent sur le chemin du voyage : des délégations de parents lui donnèrent les preuves de leur gratitude et de leur fidélité…

 

 

L’Espagne allait agir de même, aussitôt après. Le Supérieur Général ayant décidé de participer au Congrès Eucharistique de Barcelone du 26 au 29 mai , le programme établi  avec le C.F. Assistant Guillermo-Félix prévoyait un départ de Rome anticipé de manière à permettre de pousser jusqu’à Séville et à Jerez ( en Andalousie) ;le 25 mai : la visite des écoles dans la capitale de l’Andalousie serait suivie de l’inauguration d’une statue de Saint Jean Baptiste de la Salle sur l’une des places publiques de Jerez. Après la bénédiction dans son discours le Frère Supérieur se fit acclamer en déclarant que Saint Jean Baptiste de la Salle donnait vraiment son cœur aux « Jerezanos »

Après Barcelone, visitent de 2 instituts à Cambrils province de Catalogne, la tournée se termine par aux  Baléares avec visite de 3 établissements, puis retour à Rome par avion. Le Frère Athanase-Émile quittait pour toujours ses enfants de la péninsule. 

Les suprêmes acheminements vers la mort.

Étonnamment robuste, le C.F Athanase-Émile n’avait jamais pensé atteindre la limite de ses forces humaines. Pour le service de sa Congrégation et le plus grand bien de ses Frères, il n’a cessé d’accumuler  les travaux, les veilles, les fatigues. Quand on l’adjure de se ménager, il répond : « A quoi bon tant de prudence ? On ne meurt qu’une fois »

Jadis son entourage des Vauxbelets (Belgique) devinait ses macérations. La rude servitude qu’il impose à son corps se trouve en toute occasion : il passe des nuits en chemin de fer et, dès qu’il arrive à destination, c’est pour entendre les redditions de ses subordonnés, durant des heures : c’est pour multiplier les conférences.il aime, convenons-en, souligner parfois de telles performances.  .

Un Frère breton se souvient de l’avoir vu aux mains d’un médecin à Fougères vers 1936, le Frère Assistant, se laissait ouvrir un énorme anthrax , sans une plainte, sans un frisson : « Remuez vous donc un peu, lui disait l’opérateur, que je me rende compte si je vous fais mal ! »

La crainte de la mort est maîtrisée, comme la réaction des nerfs. On constatera se fier courage au premier avertissement sérieux de l’inévitable visiteuse. C’était en mai 1948, pendant le voyage en Amérique du Nord. « nous arrivions à Santa-Fe, écrit le C.F Mery-Alphonse, le Très Honoré Frère me demanda de porter ses chaussures chez un cordonnier ; elles lui serraient les pieds. Je soupçonnai une enflure provenant de troubles cardiaques. J’appelai un médecin. Celui-ci, après auscultation,  

fit venir un cardiologue. Un état relativement grave fut diagnostiqué. Les deux docteurs commandèrent du repos, interdirent les déplacements par avion à haute altitude, et furent d’avis qu’il était sage d’interrompre le voyage.  (Pour rappel durant trois visites médicales durant la 1° guerre mondiale, le Frère Athanase, fut dispensé pour problème cardiaque et son frère aîné était décédé  à 20 ans dans les champs à cause d’une crise cardiaque)

Mais le Frère Athanase quelques jours plus tar dit : nous ne changerons rien à l’itinéraire, les Frères nous attendant à San Francisco ; il ne faut pas les décevoir. Si je venais à manquer, vous m’enterreriez où je tomberai. » page 355

Dans le journal de route du Supérieur Général on trouve seulement à la date du 13 mai : « un assaut au sujet de ma santé. Les docteurs se montrent assez pessimistes, me dit-on , en ce qui concerne le cœur. Mais compagnons me prêchent de ne pas excéder …L’altitude ne m’est pas conseillée…on suivra prudemment ce qui semble utile. »

Le péril, cependant, planait sur sa tête.les crises cardiaques se renouvelaient. Quand le  très Honoré Frère parla de retourner aux États-Unis pour visiter le Second-Noviciat de Beaver Island, puis de revoir les districts de l’Amérique du Sud, les Frères Assistants l’adjurèrent d’essayer d’abord une cure dans une ville d’eaux. 

Il quitta Rome le 13 juin, ayant réglé son itinéraire : séjour en Auvergne du 15 juin au 10 juillet ; passage en lorraine auprès de sa famille de Bourdonnay ; retour en août à la Maison-Généralice, départ pour le Nouveau-Monde, en avion, le 04 septembre.

Tels sont les projets humain….l’entrevue avec le Dr  Béal amena une première modification, il l’envoya vers un cardiologue renommé le Professeur  Romeuf, ancien élève  des Lasalliens de Clermont Ferrand. Le spécialiste examina son client et reçut ensuite les 2 Frères qui l’accompagnait : « Votre Supérieur, leur dit-il, vient trop tard. Il est fort malade. Je doute que nous puissions le remonter. Si même nous y réussissons cette fois, ce ne sera pas pour longtemps. En tout cas, il ne peut commencer la cure immédiatement ; il faut d’abord réduire les œdèmes. Repos absolu, au lit, les huit premiers jours ».

Le Très Honoré Frère, prit une chambre à la villa « Sainte Jeanne d’Arc », tenue par des Sœurs Franciscaines.   Le docteur l’autorisa--la semaine achevée--à se rendre trois fois par semaine à l’établissement thermal.

Le malade, témoignait toute sa sympathie à son médecin. Mais héla ! il ne lui obéissait guère. Au lieu de rester étendu, il s’installait à sa table de travail, afin d’ébaucher une prochaine circulaire. Le docteur ignorait ces imprudences. On l’avertit seulement d’un pèlerinage à Thuret, pays natal du Bienheureux Bénilde ; cette sortie en voiture ne parut pas fatiguer le Supérieur Général, qui visita pieusement la maison d’enfance du Bienheureux et voulut y être photographié en compagnie de l’abbé de Saulieu, le distingué curé de la paroisse.

Vers la fin juin, les œdèmes ayant reparu. La traitement thermal ne pouvait continuer. Un repos absolu s’imposait encore. Désappointé le « patient impatient » déclara qu’il ne resterait pas au-delà du 10 juillet, date inscrite sur son itinéraire.les avertissements du Prof  Romeuf  le laissèrent inflexible.

Quand celui-ci, avec une vraie douleur, vit  Le Très Honoré Frère Athanase Émile prêt à s’éloigner il entendit dégager sa responsabilité. Ce jeudi 10 juillet, il adressa au C.F. Guillaume une lettre destinée à éclairer sur la situation les membres du Régime.

Pendant ce temps, le Très Honoré Frère, comme insoucieux, voire inconscient de sa menace mortelle, voyageait. Il ne s’était pas dirigé sur la Lorraine, mais sur le Dauphiné. Il réglait quelques affaires à Saint Maurice l’Exil, courait dans le voisinage, jusqu’à la communauté de Glaye dans le Doubs pour s’entretenir, longuement, affectueusement, avec le Directeur , peu valide. Le lendemain, il arriva à Paris et accepta de dîner à l’Institut  Francs-Bourgeois. Le 14 juillet et  très grand matin, il prenait la route de Metz. Il s’arrêtait à Chalons pour la messe, à Douaumont, pour visiter l’ossuaire. Le 15 juillet il eut quelques répit. Le 16, il se rendit chez ses neveux , Mr et Mme GREGOIRE, instituteurs publics à Sierck-les Bains (ils venaient de quitter Scy-Chazelles pour un nouveau poste de directeur  du collègue pour Mr et de l’école pour Mme.). Le 17, tous ensemble ils allèrent à Bourdonnay retrouver les doyens de la famille. M et Mme LECLERC , beau frère et sœur du Supérieur de l’Institut. Celui-ci rencontrait également au village natal, un autre neveu, Edmond RITIMANN(mon grand -père*) fils de son   frère Jules,   des petites-neveux et petites nièces. Son neveu Edmond, avait perdu sa femme Yvonne  le 12 juillet 1951, et le petit neveu (COLOMBERO Christian) était né 2 heures après dans la même maison « Il m’a pris dans ses bras, à fait une longue prière en disant que Dieu bénisse cet enfant, une femme très pieuse  nous a quitté, et le Seigneur, nous a envoyé cet enfant » : Un an plus tôt apprenant, le décès d’Yvonne, l avait fait un longue lettre à Edmond.

 Au milieu des siens il donnait cours à sa bonhomie affectueuse.  « L’Amérique, la Syrie, la Palestine, leur confiait-il m’ont donné des joies ; mais, non pas certes,  de la même nature que Bourdonnay.

Au milieu des siens, il donnait cours à sa bonhomie affectueuse. « L’Amérique, la Syrie, la Palestine, leur confiait-il, m’ont donné des joie ; mais non pas, certes, de la même nature que Bourdonnay. »Il se sentait de plain-pied avec ses compatriotes, bons chrétiens, bons français, tenaces en leur labeur, mesurés et clairvoyants en leur jugement, de cœur chaud sous de froids dehors ; sans démonstration bruyantes, une poignée de main, un simple bonjour, lui révélait l’estime, le respect, l’attachement, la fierté, qu’inspiraient à ces paysans lorrains son caractère religieux, sa valeur d’homme, son rang de Chef.

Une fois plus, il revenait, souriant, amical. Suprême entrevue, combien courte !

Dès la première nuit, il se sent oppressé ; il  étouffe ; il craint d’expirer lin des ses Frères en  religion..

Pourtant, il n’appelle personne à son chevet, pour ne pas affoler les deux vieillards, ses hôtes au matin , après des heures terribles, il demande à sa sœur--qui est entrée dans la chambre, pensant le réveiller---de prévenir Mr le Curé. Edmond Ritimann téléphone, en même temps à un médecin de Nancy, Le Dr Paul VOIRIN  

Les derniers sacrements qu’il reçoit  le 18 juillet, des mains de  Mr l’abbé GARTISER curé à Bourdonnay accompagné par un enfant de cœur du village Mr Serge FAUCONNIER, (habitant actuellement à Gelucourt)*.Après la messe de 7 heures, L’Abbé se rend au chevet de Frère Athanase,  entend le malade en confession, lui porte la sainte Communion, et lui donne les derniers sacrements. Le médecin très vite arrivé procède aux soins nécessaires. en même temps.

Au prêtre, qui voyant son pénitent si faible, lui avait parlé comme à un mourant, le  Très Honoré avit répondu : « Que la volonté de Dieu soit faire ! »

Ce jour de juillet 1952, il remet déjà son âme aux mains du Seigneur. Pourtant, il lui reste une volonté à exprimer : « Qu’on me conduise chez nous ! »--« Chez vous ? Eh bien vous y êtes ! »--« Non, chez nous, c’est-à-dire chez les Frères de Nancy. » Sa maison d’ici-bas, ce n’est pas le foyer familial de Bourdonnay ; ce ne peut être qu’un établissement de son Institut.  

Une ambulance de la Croix Rouge le conduisit à L’Institution Saint Joseph à Nancy avenue de la Libération., le Dr Paul VOIRIN, ‘l’accompagne)  (c’est ce médecin, ainsi élève  Lasallien  qui soigne les Lasalliens depuis plus de quarante années). Arrivé à Saint Joseph ce dernier l’’aborde en ces termes : « Mon Très Honoré Frère, ici, vous êtes un malade, mon Client.

Interrogation sans angoisse. Sa sœur Marie qui vient plusieurs fois à son chevet en compagnie de sa nièce, Mme TRESSE-LECLERC., l’entend prononcer ces mots : « Adieu ! nous nous reverrons au ciel. »--« je suis l’aînée, réplique-t-elle, je dois mourir avant toi. »--« Non, ce n’est pas dans le calendrier du bon Dieu ».. Docilement, le grand autoritaire demeura couché, et il n’eut plus qu’à se conformer aux directives de Frère Pierre, l’infirmier tout dévoué.

Il devait rester couché, assisté de son secrétaire, il reprit ses correspondances, le 20 juillet, 

Le 23 juillet le C.F. Visiteur du District de REIMS ? lui rend visite : « Nous trouvâmes le Très Honoré en proie à l’insomnie, aux suffocations, le visage creusé et décoloré », dit le Frère Arthème.

Les médecins de Nancy, (VOIRIN et son fils également médecin cardiologue), estimèrent qu’il pouvait rentrer en Italie, mais ils prescrivaient un repos absolu d’au moins une demi-année.  

Le jeudi 24 , le Supérieur Général accompagné de 2 frères (dont le Frère infirmier)  est conduit en ambulance pour MILAN..Le Dr MASSA ,  cardiologue réputé du Piémont, conseilla une installation à ERBA, dans le domaine acquis naguère par la Congrégation.

Les ordonnances des médecins avaient été communiqués par le C.F. Procureur général à la Sacrée Congrégation des Religieux.

Par décret du Saint Siège,  Le Très Honoré Frère Athanase Émile fut déchargé de tout souci de gouvernement et le T.C.F. Denis, Vicaire général, déclaré président du Régime seul responsable jusqu’à la guérison du Supérieur.

Le Conseil suprême de l’Institut s’assemble à ERBA ,  le 29 juillet. Le Très Honoré, fait lire le décret, exprime son entière soumission et sa gratitude à l’endroit de la Sacrée Congrégation romaine ; symboliquement il confie aux mains du Frère Vicaire général un exemplaire de la Règle du Gouvernement et des Règles commune et le sceau du Supérieur.
Le 31 juillet il rédige lui-même une courte circulaire, qui dans le plus émouvant langage, annonce aux frères du monde entier les résolutions d’Erba.

Mais très rapidement , une grande déception l’affligea. Sa chambre étant au premier étage, la chapelle au rez-de-chaussée, et l’usage des escaliers lui étant interdit, il ne pouvait, faute d’ascenseur assister à al messe. Cette privation lui semblait insupportable, bien que le Révérend Aumônier lui porta, chaque matin, la sainte communion.

Il insista pour se rapprocher de Rome, le Dr MASSA, ne s’opposa point à ce changement. Pour plus de sécurité, il accompagna le malade. Arrivé à Rome, il décida de concert avec un cardiologue de la capitale de soumettre le Très Honoré à un nouvel examen. La radioscopie et l’électrocardiogramme confirmèrent ce que révélait l’auscultation : hypertrophie énorme de l’organe et arythmie très accentuée. 

Les échanges de vues des 2 spécialistes, exigèrent un arrêt complet d’une dizaine de jours à la Maison Généralice.

Quand le Supérieur parut à la Via Aurélia, la communauté fut frappée de la pâleur et du ravage de ses traits. On le revit quelques fois dans la stalle du sanctuaire, ou bien assis au dernier banc de la nef, égrenant son chapelet, pendant les salut du très Saint Sacrement.

Le 6 août, en son soixante-douzième anniversaire, il se montra au réfectoire. Le 13 août, il partir pour San Carlo de Frascati. Les ordres des médecins étaient sévères : pas de descente à la chapelle ; le lit ou la chaise longue, perpétuellement, sauf pour le repas de midi. L’une des fondatrices de l’établissement, une octogénaire Sœur Élisabeth venait exhorter  le Très Honoré Frère. Elle était originaire d’un village lorrain, proche de Bourdonnay  (Valentine Verlet, en religion Sœur Élisabeth, née à Phalsbourg le 17 décembre 1871,   décédée le 1er octobre 1963 à Frascati.  ;  renseignements donnés par Sœur  Marie de la Congrégation des Sœurs Saint Charles de Nancy(cette dernière est originaire de Réding).  

Elle savait user, à l’égard de son compatriote, d’une respectueuse franchise : « En acceptant par obéissance la privation de la sainte messe, lui disait-elle, vous gagnez plus de mérites que si vous pouviez, satisfaire toute votre dévotion au saint Sacrifice de l’autel. »  

 (Étant donné sa grave insuffisance cardiaque, les cardiologues lui avaient interdit de se lever).

Dans les mêmes jours il envoyait  un assez long messages aux Seconds-Novices de BEAVER Island, qu’il lui fallait renoncer  à encourager de vive voix. La minute de ce document -- --de ce testament nous devrions dire--se trouve aux archives de la Maison-Mère : écrite  entièrement de la main du Supérieur général, l’écriture est ferme, la rédaction presque d’un seul jet.

Les journées d’août passaient monotones pour l’homme d’action ligoté, terrassé. « Je ne guérirai pas ici, déclara-t-il ; ce n’est pas la peine de rester. Nous rentrerons à La Maison-Mère au début septembre. Là-bas, je pourrai avoir la messe dans ma chambre. »

Il regagna la Maison-Mère le 30 août, un autel portatif est dressé dans le couloir. La sainte messe y sera célébrée dès le lendemain. Immense consolation pour l’ alité qui, de sa porte ouverte, suis les gestes du prêtre.

Le dimanche 31 août dans la soirée, le médecin était assez inquiet, le pouls était précipité, très irrégulier. La situation empira dans la nuit et le lendemain. Les Frères infirmiers de la Maison Généralice se relayèrent , pour un très rude et continuel service.

Le 6 août le Frère Edouardis lui suggère de demander l’Extrême-Onction,. « Soit, ce sera pour le 8, en la fête de la Nativité de la Très Sainte Vierge ».

Le 8 septembre, après la messe et la communion en viatique, le Père est prié de revenir à 9 heures. Le T.C.F. Vicaire général, ceux des frères Assistants qui étaient présents à Rome ou ont pu répondre aux appels télégraphiques, les principaux Frères de la Maison, un groupe de Frère lorrains (2), et cinq nouveaux profés spécialement réclamé par le très Honoré, pénétrèrent dans la chambre.

L’un des cinq --un lasallien espagnol--pris soin de éreuiller les paroles et de noter tous les gestes du Chef de l’Institut en ces instants solennels. De son habituel mouvement de la main droite, le Frère Athanase a commandé qu’on l’écoutât : « Depuis plusieurs mois, a-t-il dit, nous nous réjouissions à l’idée de cette fête de la Nativité de la Très Sainte Vierge…Nous entourions de sollicitudes les religieux qui allaient prononcer leurs vœux perpétuels… Et je vais être administré n’est ce pas d’une exceptionnelle gravité ; seulement le cœur est faible ; le moindre mouvement brusque pourrait en arrêter les battements. Il faut que cette cérémonie ne jette aucun voile de tristesse sur la joie de ce 8 septembre. C’est une heure non pas  de deuil, mais de reconnaissance pour les bienfaits que j’ai reçu tout au long de ma vie, pour ceux que me porte cette Onction, la troisième après celles du Baptême et de la Confirmation. Ensuite, la vie continuera, tant qu’il plaira au Seigneur. » 

Note de Christian lorsque j’étais à Saint Joseph à Nancy, 2 Frères ayant assisté à cette matinée du 8 septembre : les Frères Emile, et Frère Blaise, s’séparément m’ont parlé de cet instant et ils en avaient les larmes aux yeux en revivant ces faits.**

 

Les journées du 8 et du 9 furent assez calmes.. Mais le 10 au matin , un Frère infirmier fit venir d’urgence le cardiologue, l’issue fatale lui paraissait proche. Les efforts du médecin en vue de soutenir le cœur devenaient inutiles. A 11h il demanda d’un son rauque , un crucifix qui fut  plusieurs fois baisé.

A 11 h 20 ce mercredi 10 septembre 1952, l’âme retournait à Dieu.

 

Le corps fut exposé dans la salle des reliques lasalliennes. De nombreuses personnalités du monde religieux et des milieux diplomatiques vinrent prier en cette chapelle ardente ou assistèrent, le 12 septembre, aux obsèques. Les télégrammes et lettres condoléances arrivèrent de tous les pays du globe, disant le grand souvenir que laissait le défunt, l’estime, l’affection, la reconnaissance que beaucoup, évêques, prêtres, religieux, hommes d’état, professeurs, écrivaient lui gardaient.

Après le service funèbre et l’absoute donnée par Son Excellence Mgr TRGLIA,  Vicaire de Rome, un immense cortège se déroula de la Maison Généralice à la piazza San Giovanni Battista  de la Salle.

Puis les Frères de la Maison Généralice, les Petits Mutilés du Forum italien et quelques-uns des Lasalliens de la ville purent seuls accompagner jusqu’au Verano (grand cimetière de Rome, endroit où se situe la chapelle funéraire des Frères)  les restes mortels.

En 1947, Le Très Honoré Frère Athanase Émile avait fait édifier dans le vaste cimetière romain que St Laurent protège, un monument, de lignes très sobres, pour abriter les dépouilles des Supérieurs et des Frères de la Maison-Mère. Il y avait lui-même, l’ouvrage une fois achevé et bénit, marqué » sa place  à côté de l’autel, dans la petite chapelle qui recouvre le caveau.

À, Paris à la cathédrale Notre-Dame le 24 octobre, fut célébré un autre service, très solennel. La France ecclésiastique et politique, l’enseignement, le journalisme, y furent dignement représentés, pour rendre hommage au zèle apostolique et au patriotisme bien  connu du   Frère Athanase Émile.

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* = témoignages de membres de sa famille et d’habitants de Bourdonnay , c’est aussi les jeunes du village qui le surnommaient « le  Pape Noir » à cause de son manteau noir et de ses 2 rabats blancs.

(2) = Le Frère Supérieur ainsi que le Frère Blaise m’ont raconté cela, lorsque j’étais élève à L’

 institution Saint Joseph à Nancy. D’autres Frères à cette époque, mon raconté beaucoup d’autres faits concernant leur ancien Supérieur Général . j’ai eu aussi plusieurs témoignages de religieux l’ayant connus et qui se trouvent actuellement à la maison de retraite des Frères à Metz. Des témoignages d’anciens élèves de Saint Joseph Nancy, présents à l’Institution au moment du décès Frère Athanase Émile  (Claude DESASME Juvelize, Mathieu HECKMANN Dieuze, etc…)

Durant 3 ans , des messes furent célébrés à St Jo en la mémoire de leur Ancien Supérieur. La 1°année où je suis arrivé à St Jo  il y a eu une messe pour  le dixième anniversaire de son décès. La veille j’avais été convoqué par le Frère Directeur, (Frère Henri qui était accompagné par le Préfet de discipline des classes 6° & 5° le Frère Eloi) Le Frère directeur ma dit : « demain lors de la messe de division qui sera dite en la mémoire de ton grand oncle, je dirai que parmi nous il y a un petit neveu de notre ancien Supérieur Général, mais je ne dirai pas ton nom, et à aucun moment je veux que tu n’en parles, car tu es un élève parmi d’autres, et comme tu le sais tu n’as pas un « régime » de faveur bien au contraire, car parfois par ton comportement d’élève perturbateur, tu dois faire honte à ton ancêtre » bref, c’était quelque chose comme cela.  

  

Origine de l’amitié  entre le  Frère Athanase Émile et Robert SCHUMAN

 

Frère Athanase Émile, avait rencontré pour la première fois Robert SCHUMAN à Scy-Chazelles où une nièce du Frère Athanase Marie GREGOIRE habitait, elle était enseignante dans cette commune, son mari lui enseignait à Ban Saint Martin  (selon les lettres que conservaient cette nièce  la 1° rencontre du Frère Athanase avec Robert SCHUMAN remonte aux années 1930/1935) COLOMBERO Christian.

Très vite une amitié profonde était née entre ces 2 hommes, car tous 2 avaient été naturalisés français, , R S étant d’origine Luxembourgeoise et s’était réfugié en France durant le 1° conflit. Presque chaque fois que le Frère Athanase se rendait en Moselle, il passait rendre visite à sa nièce et à son ami.

Dans des lettres à la famille, il parlait parfois de R.S ; il disait dans ses dernières qu’il fallait construire l’Europe afin que de tels conflits ne se produisent plus. Dans les pays énumérés , il y avait : l’Allemagne, le Luxembourg, la Belgique, l’Italie , mais lui et RS ne pensaient pas du tout à l’Angleterre. 

Lorsqu’avec mes parents nous allions rendre visite à Marie GREGOIRE, (qui une fois en retraite de l’éducation nationale, avait acheté avec son mari une maison à Ban St Martin), nous nous rendions à chaque fois revoir la maison de Robert SCHUMAN à Scz-Chazelles. A cette époque, il y avait « dans le musée de R.S, des photos des 2 hommes en train de discuter, ainsi que des lettres échangées entre eux..  C’est de la famille GREGOIRE, que nous avons appris le plus de choses sur les discussions que les 2 hommes avaient entre eux..

C’est aussi pour cette raison, que lors de la messe du 15 août, à la fin nous pourrions passer l’hymne Européen., car bien avant la création de l’Union Européenne, (R Schuman qui surnommé « Le Père de l’Europe », que ces 2 amis parlaient de la nécessité de la création des États-Unis d’Europe afin de tels conflits ne se reproduisent plus.

Aujourd’hui, nous sommes en pleine actualité L’Irlande parle de s’unir et de se retirer du Royaume-Unis suite au référendum de jeudi : en 1950 à Belfast le  Frère Athanase Émile….  (page 12 de ce document) 

À BELFAST , il obtient le plus éclatant succès en déclarant dans son discours toujours en anglais  : « Pour moi, il n’y a qu’une seule Irlande ! »

 

Au 31 décembre 2011 : Nombre de lassalliens à travers le monde : 4.782 Frères répartis sur 786 Communautés, dont 2.023 Frères exercent leur mission dans 80 pays, en Association avec 702 prêtres et religieux et 80.264 Laïcs Lasalliens :